Une guilde à l'ère numérique
Vient le moment où, blogueur, on cherche quelques ancrages dans le blogosphère. Le premier reflex est d’aller vers les autres, leur laisser un mot et son url. Ainsi se tisse la trame du blogosphère… j’y étais de ce pas à maintes reprises, surtout chez mes compatriotes blogueurs, esprit du troupeau oblige.
Pöur mon malheur, j’y ai trouvé les mêmes travers que l’on reproche d’habitude à nos partis politiques, le culte du leadership, de la zaâama. On ouvre son petit blog et on veut en faire la Mecque du blogosphère marocain. Pour cela, on se contente de s’y triturer le nombril et si quelqu’un y insère un post, on fait vite de le censurer, pérennisant le modèle arabe. Un blog où l’on censure, c’en est plus un : c’est juste une chapelle, une zaouïa.
Autre écart de conduite, la coterie. On y est entre amis à l’exclusion des autres. On peut aller jusqu’à organiser une rencontre à cet effet, plus ou moins médiatisée. But avoué : vulgariser le phénomène du weblog. Le ton qu’on veut pédagogique s’émousse et au bout du compte on aura juste donné à voir non pas un micro-blogosphère marocain mais une véritable guilde comme on faisait dans la nuit des temps.