D’habitude, ce sont les journaux qui donnent le coup d’envoi à la saison des stupidités. En faisant prendre à leur staff des vacances dûment méritées, ils ouvrent pour ainsi dire le bal aux chiens écrasés. L’actualité disons politique s’en trouve reléguée au second plan et l’on braque alors sa caméra sur les détails insignifiants dont regorge cette scène de genre qu’est la place publique… tout y est alors, hormis le personnel politique du pays et son élite intellectuelle. Tous aux abonnés absents. Place alors au remplissage, aux news mellow, à l’info par manière d’acquit et le premier venu peut se lézarder sous les feux de la rampe, s’y gratter la barbe canonisée, tout à sa guise et mieux encore que sur un fauteuil : un mihrab.
Vous l’aurez deviné j’espère. C’est de lui que je veux parler dans le présent post. De cet imam donc qui du haut de son juchoir intemporel nous a asséné ses quatre vérités. Profitant de ce précepte de l’islam qui veut que l’orateur du prêche du vendredi peut dire tout ce qu’il veut devant son auditoire/ouailles et sans que le traître distinguo ne doive lui être notifié, pareillement que dans toutes les révélations scripturales. Le concile qu’on croyait moralisant a vite tourné à un « appel » à l’érection d’un vrai mur de la honte, celui d’un apartheid sexuel qui ne dit pas son nom. La mixité, selon notre docte alem, est à bannir, parce que contraire à l’esprit de la religion. Les formes de festivité, toujours selon lui, sont un alibi pour la débauche, la télévision un vecteur de corruption …
Qui a dit qu’il n’y a pas de clergé dans l’islam ? Quand un religieux se permet d’aller à l’encontre de l’autorité de la loi votée, pour en imposer une autre, divine celle-la, se décrétant Suprême Exégète du Coran. Se rappelle-t-il seulement que la mosquée dans laquelle il s’est livré à cet exercice est construite en partie grâce à l’argent des citoyennes qu’il veut cantonner je ne sais où ? Savait-il que grâce à Mr Driss Basri tout le monde était passé à la caisse pour bâtir cette magnifique mosquée et pas seulement les femmes. Les athées, les juifs, les chrétiens, les enculés passifs ou actifs … grâce à eux cette belle mosquée est devenue ce qu’elle est : une tribune pour Mr. Benchekroun et y serait-il seulement allé de ce pas du vivant de Hassan II ? That’s the question.
Si c’était un prêche à pied levé, on aurait conclu au vertige, aux relâchements des hauteurs. Mais c’était écrit noir sur blanc et lu de façon posée, excluant toute équivoque. De par sa chandelle verte, Mr. Benchekroun nous a dit : Merdre !!!Les cameras de la RTM était prises de court. Elles ne pouvaient ni chiquenauder le président du conseil des ulémas de Casablanca, comme un vulgaire joueur de footballeur qui brandit son doigt d’honneur, ni lui mettre le holà. Le vin était tiré et ceux qui ont assisté à la mascarade ne pouvait rien faire, sinon de boire la tasse. Car chez les carmélites on ne zappe pas les religieux. On se range derrière eux et on serre les rangs, orteils contre orteils... toute autre réplique est exclue, à l’exclusion du fatidique et rituel amen.
Pour la saison des stupidités de cette année, monsieur benchekroun en aura ainsi officialisé l’ouverture. Mettez donc vos taille basse, chères concitoyennes, exhibez vos beaux nombrils, accrochez-y un ou deux piercing. Installez vous devant vos postes télé : Melody, LBC, Nagham… que sais-je encore ? Vos nombrils ainsi exhibés sont un challenge, un défi lancé, non pas à Mr. Benchekcroun, mais à Freud, à sa barbe ainsi qu’ à sa couenne. Et honni soit celui qui mal y pense.
Baby, your panties are showing ! (and I adore your navel )