Une blague pour commencer
une noukta marocaine en ce début d’an et en veine de solidarité avec un site de blagues marocaines censuré par qui vous savez :
On raconte que Driss Basri du temps de sa superbe voulait étouffer dans l’œuf tout esprit de fronde. Il a alors rédigé ce circulaire à l’attention des gouverneurs :
« veuillez veiller à ce que la musique marocaine soit surveillée de près. Tout doit y être conforme à notre génie marocain. Ainsi le mot usité chez les orientaux « cheb » pour la musique raï doit être banni parce qu’il évoque notre ennemi juré l’algérie ; chez les Chleuhs le mot usité de Raiss pour désigner les barbes locaux doit être lui aussi interdit parce qu’il a des relents républicains … le seul mot qu’il faut usiter quelque soit la musique en question est : cheikh parce qu’il est un pur produit de notre histoire makhzanienne et qu’il est au bas de l’échelle administrative cherifienne. le présent circulaire prend effet à son émission et doit être appliqué à commencer de la prochaine soirée télévisée »
La soirée du samedi d’après, tout a été mobilisé pour contenter monsieur le ministre. On a alors invité toutes les vedettes de l’heure pour une soirée live à la RTM et l’animateur s’était vu tenu de fournir la présentation suivante :
Mesdames et messieurs voilà pour vous cheikh ahwach venu d’Agadir spécialement pour vous, j’ai nommé Cheikh Ahwach Albensir ! (le parterre se met à applaudir )
Après, c’était le tour de Cheikha Fatna Bent el Houcine, présentée comme la diva d’el Aita. On l’applaudit tout aussi pour sa performance Chalini ya baba
Tout passait conformément à la décision de monsieur le ministre jusqu’au moment où il était question du raï et là Cheb Khaled s’était offusqué de se voir présenté ainsi :
Et maintenant place à la world music avec Khaled Cheikh Rai. Le publique mourut de rire ; il entendit : Khaled chi khrai (Khaled un chieur quelconque) au lieu de Khaled cheikh rai