"Progress would be wonderful - if only it would stop." ROBERT MUSIL
Au secours Driss Basri !!!
Published on January 4, 2005 By GarAmud In Humor
Je persiste à croire que les Années Basri ne doivent en aucun cas être évacuées de notre mémoire collective avec pour ainsi dire perte et fracas. Il y a lieu de s’en inspirer pour revigorer notre système éducatif pour ne citer que ce maillon faible de l’ensemble du système marocain. Cette idée m’était venue à l’esprit comme une illumination, un satori juste après une discussion avec une fille de Oued Zem affectée en tant qu’institutrice quelque part, au fin fond des Monts Zbarbars, dans la région de Tafraout.

La jeune femme, une arabe donc, ne pipait mot du chleuh. Tant bien que mal, elle faisait son travail du mieux qu’elle pouvait jusqu’au jour où il était question de l’arc-en-ciel. Là les enfants ne pouvaient s’empêcher de se lancer en un rire fou chaque fois que l’instit prononçait le mot « qaos qozah », arc-en-ciel en arabe. Comme toute la leçon reposait sur ce vocable, il était si récurrent d’ interrompre la leçon à chaque bout de champ. Exacerbée, elle était allée voir un de ses collègues berbères pour lui expliquer en quoi ce vocable était-il risible. Là, elle était bien obligée d’admettre qu’il y avait de quoi se fendre la pipe. Qaos qozah signifie littéralement en berbère local : baise-le baise-encore-une-fois. Sic

Elle savait cette langue aussi agglutinante que l’arabe. Mais elle ne croyait pas en l’existence d’un mot-valise aussi lourd en significations que celui-ci. Depuis notre instit n’appuyait plus dessus et devint aérienne chaque fois qu’il était question de l’arc-en-ciel. Mais elle entend toujours les gens dire derrière elle chaque fois qu’elle en croise : ko-as ko-zah

Mais où est notre Driss Basri là-dedans ? Me diriez-vous. C’est que l’homme a pu interdire aux Berbères l’usage des prénoms chleuhs et avait même instauré une sorte d’index à cet effet. Je crois qu’en revanche l’Etat doit prendre en charge les particularismes culturels et, pour l’enseignement, pratiquer des coupes sombres dans les manuels destinés aux rejetons d’Apulée.
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arc-en-ciel en berbère : tislit u'nzar : mariée de la pluie (pluie étant masculin en berbère)


Comments (Page 1)
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on Jan 04, 2005
Vrai ultra vrai ...
Il y a tellement de conneries dans le système scolaire marocain, je me demande où en est arrivée la COSEF ...
Et puis pour les prénoms, j'ai tjs trouvé ca scandaleux!!! Une liste de prénoms autorisés!!!
Si jamais j'ai des gosses, je sais d'ores et déjà que je devrais soudoyé des employés du services de l'état civil pour pouvoir prénommer mes enfants comme je veux ...
Les doubles prénoms ont été interdit aussi, pourquoi ? Allah Yalem !
Que de conneries, votées par les pseudo représentants du peuple !!!

"Marié de la pluie" ! C'est tellement joli. By the way, est-ce que quelqu'un sait qui est "quzah" ?
on Jan 04, 2005
tout ce que je sais c'est que c'est là un gros mot qu'il ne faut jamais prononcer en présence de chleuhs ... ou alors en levant les yeux vers le ciel
on Jan 04, 2005
J'arrive avec mes gros sabots français pour dire qu'il y a un effet de "mise en abyme" dans ce billet pour une européenne peu aux faits des us et coutumes marocains.

Si le jeu de mots basé sur les sonorités proches de "qaos qozah" est compréhensible et très amusant, la mention de "prénoms chleuhs" me plonge dans une grande perplexité et grattements de tête... ici, "chleuh" désignait très péjorativement les allemands après la 2ème Guerre Mondiale.

Un prénom chleuh serait donc : Hans, Fritz, Gunter... Je doute que ton billet évoque ces prénoms... Mais alors, quels sont ces mystérieux chleuhs marocains?

Au plaisir de lire ta réponse, GarAmud, et merci pour ce beau texte de Pessoa qui a ouvert l'année 2005 sur ce blog!
on Jan 04, 2005
le ministre de sinistre mémoire avait instauré une liste de prénoms à laquelle les Marocains devaient s'astreindre quand ils voulaient "prénommer" leur rejetons. il s'ensuivit que les berbères n'avaient pas le droit d'usiter les leurs, seulement ceux arabes ... ainsi
on pouvait prénommer son fils :
fouad (coeur en arabe) mais pas ull (équivalent berbère)
jawad (cheval en arabe) mais pas son équivalent berbère : aïss
etc ...
je savais que les ... bosches étaient désignés aussi par chleuhs ... je me demande pourquoi. côté langue : les deux disent ja (yeah) pour oui et schlecht (jlikht) pour mauvais mais était-ce suffisant pour les confondre?
on Jan 04, 2005
c'est bien et bel se que tu viens de partager avec nous Gar Amud
j'aimerai bien te lire quelque chose sur ces criquets et leurs performances politico-culturel ...
dans l'attente d'une tite merveille , vive le criquet libre.
on Jan 04, 2005
salut l'artiste !!!
ravi de te voir ici ! va pour le criquet libre !!!
quel effet cela te fait-il que de voir tes toiles à côté de celles d'un farid belkahia?

pour voir à quoi ressemble la facture artistique -je dis bien artistique - de M'barek le Togolais :
Link



on Jan 04, 2005
GarAmud : merci pour les explications ! Troublantes similitudes sur les deux mots cités, mais bon, nous sommes maintenant très amis, les allemands et nous (plus de boches ni de chleuh pour les nouvelles générations qui ne connaîtront pas le sens de ces mots) !

M'barek le togolais : beau travail... (mais il n'y a que toi qui vends, dans cette galerie, on dirait!)

on Jan 04, 2005
Fils d'un artiste de cabaret et d'une musicienne, Jerry Lewis suit très tôt sa vocation et abandonne le lycée à quinze ans pour se produire sur scène avec un numéro déjà très étudié : "le Record Act" dans lequel il mime les chanteurs célèbres de l'époque pendant que leurs disques passent.

En 1946, il rencontre Dean Martin sur la scène du club 500 d'Atlantic City et décident de se produire ensemble. La combinaison des grimaces de Lewis et le charme sensuel de Martin fonctionne à merveille et ils deviennent vite le duo comique préféré de l'Amérique. C'est donc logiquement qu'en 1949, ils jouent les seconds rôles dans leur premier film, Ma bonne amie Irma, suivi un an plus tard de sa suite, My Friend Irma goes West.

C'est en 1951 qu'ils interprètent leurs premiers rôles principaux dans Le Soldat récalcitrant. Ils enchaînent ensuite sur 13 comédies pour la Paramout basées sur le même modèle : l'homme sensuel et droit (Martin) forçé de supporter les pitreries du maniaque stupide (Lewis). Et, même si les critiques n'adhèrent pas, le public suit et les films sont toujours d'immenses succès commerciaux. Cependant, des querelles d'égo entre les deux stars les poussent à se séparer et Un vrai cinglé de cinéma en 1956 est leur derniere collaboration.
on Jan 04, 2005
Pour Driss Basri,le voilà en arroseur arrosé.Sa seule et unique vérité cé l'argent.Ces dernières sorties le prouvent...

Côté prénoms,tu peux pas imaginer l'égyptomanie dans nos bourgades.Pire, des prénoms dont on sait pas la signification.Comme Romayssa,janat et j'en passe...J'ai vraiment la nostalgie des drissia,hammadia,zahra...
Comme koi,y a pas meilleurs prénoms que ceux mahométisés et abdélisés,tjs selon le hadith,relayé par je ne sais ki...
on Jan 04, 2005
Juste une petite rectification,je pense k 'jawad' renvoit à la générosité, même si le mot n'est pas emphatisé...enfin je crois...
on Jan 05, 2005
Excellent et excquis comme d'habitude Gar Amud!!

Cette anecdote s'ajoute aux folklore ô combien surréaliste qui caractérise le quotidien marocain. Des anecdotes aussi absurdes, j'en ai vécu si bien que je m'étonne que notre imaginaire littéraire et cinématographique n'ait pas pu faire son pain. C'est dommage. On parle souvent de l'humour anglais, du rire italien que dire du fou (faux)-rire marocain au regard de l'absurde dont nous témoignent les scènes de vie dans notre cher Maroc.

S'agissant d'intedire les noms berbères, c'est le comble de l'offense surtout pour des gens qui se disent Amazigh, c'est-à-dire des Hommes libres!
Quand on sait que prénomer un enfant, c'est l'ancrer et l'inscrire dans la culture mère, imposer des noms arabes aux berbères, c'est tout simplement manifester du déni à l'égard des Amazighen et de leur culture, trois fois millénaire.

Je sais que des procès ont été faits pour des parents qui veulent appeller leurs enfants "Toufitri" (plus belle qu'une étoile) ou "Toufayour" (plus beau que la lune). Moi, quitte à y laisser mon nom, mes enfants auront les noms de leurs ancêtres. Et Dieu sait qu'il y en qui n'ont pas fait qu'une promenade de dimanche dans l'Histoire ( des Yuba, des Jurgurtha, des Massinissa, Dahia, etc .)

Any way, carry on Gar Amud!

PS / Pour Chez Rasade, "Qusah" that mean's en arabe "Mars", pas le mois, la planète.






on Jan 05, 2005
>>Anamir : Mars c'est pas Al Mirrikh ??
on Jan 05, 2005
Tu as peut-être raison..."Quzah" serait alors l'équivalent de Jupiter?
A voir.
Ce dont, je suis sûr c'est que dans la mythologie amazigh - encore ignorée au Maroc - l'arc en ciel, c'est bien "la mariée de la pluie"..et il y a tout un conte là-dessus..si cela interresse quelqu'un, je pourrais vous le raconter un jour.

Take care.

Anamir
on Jan 05, 2005
>> Anamir : Faites donc ... Faites donc ... Yak Gar ? ca nous interesse...
on Jan 05, 2005
cela nous intéresse au plus haut degré et pour qaos quzah et pour tislit unzar
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