Enfin ! j’y serai moi aussi, le vendredi prochain, à fêter le mouton, navaja à la main, les crocs à la Drakula, bien aiguisés ... à m’en envoyer derrière la cravate de cette viande sacrée. Le méchoui, le chiche-kebab de côté, je me limiterai à la bouffe berbère, de la "culture jamming" alors, et ce sera : Addann, tassa, tourine, agayou, inerfed, tiggezzal, tadount, irzdissen, alkheff, amguerd, ilawanne, ull, imezgann, tiffenza et même tiglay … sûr que je mettrai les bouchées doubles, moi le spartiate , le stoïque, le maigrichon …
C’est que j’ai failli être écrasé par une voiture :
Je marchais le plus bourgeoisement du monde, Boulevard Mohammed V, et lisais mon canard, chemin faisant. Il y avait un monsieur devant moi et m’étais rangé derrière lui pour m’en servir : les yeux dans le canard, je ne m’arrêtais qu’à l’arrêt net de ce dernier. J’ai pu ainsi abordé trois feux rouges sans m’arracher les yeux du canard. Je ne m’en étais dérivé les yeux qu’une fois le frein sec d’une camionnette m’assourdit les oreilles. Je tressaillis et me trouvai par terre … l’homme continuais sur sa lancée, sans se retourner. On me remit sur pieds et je repris mon chemin, le journal dans la poche. Je me lançai sur les traces de l'homme et l'attrapai 50 mètres plus loin. J'ai été surpris de voir que l’homme était aveugle ! Un non voyant ! si vous voulez … vous vous rendez compte ! je m’étais confié à un homme qui à ,son tour, se confiait à une canne !!
Oui… mais où sont Dieu et le mouton dans tout cela ?
La camionnette qui a failli me détriper était pleine de … moutons. Je me rappelle encore le sourire de compassion que nous nous sommes adressés, les moutons et moi…