Que la RTM ReTreMpe à son RyThMe pResTeMent
Dans une nouvelle de Paul Bowles, Scorpions, le narrateur notait que l’Etat marocain assignait aux Chleuhs un créneau tardif à la radio (RTM) pour les tenir ainsi éveillés, dans leurs épiceries. Dans ces Années-là, les berbères étaient divisés en trois : le Chleuh se réveille tôt le matin pour ouvrir épicerie et donner le loisir à l’istiqlalien –citoyen type- de casser la croûte encore chaude et boire du lait frais tout en lisant la première édition de son canard; aux imazighen le devoir de veiller sur les frontières et aux rifains de changer de pays : hollande ou pays nordiques… il faut dire que c’était l'âge d’or du parti de l’istiqlal.
A la radio, le temps était au saucissonnage : les Rifains en premiers, puis les Imazighen et enfin les chleuhs. La donne est la même des décennies après, la seule chose qui ait changé est que les colporteurs quand il leur arrive maintenant de bonimenter leurs transistors n’usent plus de ce qui avait été longtemps leur argument massue : ce transistor est tellement
sophistiqué qu’il capte aisément la radio de tachelhit ! Ce qui était proprement un exploit. L’évanouissement du son, le fading, l’effet larsen étaient le supplice des auditeurs de ladite radio… maintenant, il y a la fréquence modulée, les paraboles …
Reste à moduler le contenu, le débarrasser des sangsues : la langue de bois et cet entêtement à ne fournir qu’un tamazight ridicule à force d’emprunts abusifs, malheureux …