les Iraquiens ne marcheront plus ..
En allant voter dimanche dernier , les Iraquiens ont dit leur mot, bravant ainsi deux types de terrorisme :armé d’Al Zarquawi et de quelques poches baâthistes, éditorial d’une frange de journalistes et de politiques arabes qui leur ont confisqué la parole des années durant. L’imposture aura fait son temps et ceux qui se sont érigés en porte-parole attitrés des Iraquiens doivent à présent revoir à la baisse l’autorité qu’ils avaient usurpée pour parler en leurs noms. Une autorité qu’objectivement rien ne justifie sinon pour le premier, Al Zarqawi, le nébuleux concept islamiste d’al Oumma et pour les derniers celui, politique et non moins nébuleux, du panarabisme. Ces derniers sont à ce point nombreux que dans chaque pays arabe s’en trouve un qui fait du malheur des Iraquiens un moyen sûr pour avoir de la « visibilité » sur place, à des milliers de kilomètres du drame iraquien.
Au Maroc, la grande inconnue à chacune de ces marches de solidarité en faveur de l'Iraq ou de la Palestine était qui de toutes les tendances politiques avait dépêché sur place le plus grand nombre de manifestants : qui des islamistes ? des « progressistes » ? des partis de la droite ? …. Le message à passer était moins celui qu’on adressait à l’administration Bush que celui à l’attention du pouvoir marocain. Les hérauts locaux savaient et savent qu’en dehors des causes palestinienne et iraquienne, il ne peuvent pas mobiliser grand nombre. Mais ce jeu-là n’a plus d’avenir, les Iraquien ayant retrouvé leur voix propre entendent ne plus le céder à ces faux prophètes, à ces tribuns … entre-temps, l’Histoire aura noté que ces élections iraquiennes sont un événement majeur dans le monde arabe au même titre que la cuisante défaite de 1967.