Oui. Il m’arrive, à moi aussi, de plaider la cause de l’islam et de m’y employer entièrement pour un plaisir hautement… discursif. Ainsi, l’autre soir, tchatchais-je avec un américain quand l’incontournable vocable du Djihad vint de lui-même se mettre sur le tapis. L’homme croyait qu’il allait enfin comprendre de quoi retournait-il avec cette notion dont on ne cessait de parler depuis le 11 septembre 2001. De mon côté je ne doutais pas le moins du monde que j’allais rencontrer, à l’autre côté de l’écran, un Tartare ou si vous me permettez de recourir à l’usage d’une de nos expressions marocaines : le mari de ma mère, un plus fort que moi pour dire la chose le plus posément du monde.
Apparemment, l’homme convenait de ce que je lui disais à-propos de cette notion, qu’individuellement, elle est un effort sur soi pour revigorer son âme, la fortifier contre les contingences de la vie d’ici-bas, que cette acception lui est inhérente même pour parler des guerres saintes, que l’histoire nous enseigne que les musulmans l’avaient décrétée pour libérer les subsides musulmanes quand il leur venait d’être occupées par des Européens, qu’elle est en premier lieu une notion défensive… bref, toutes les tartes à crème qu’on nous enseignait à l’école, à la télé … mais parce qu’il est Américain, seule l’approche quantitative lui importait. Il a procédé au décomptage de ce mot –Djihad- pour savoir quel est le nombre d’occurrences lui échoit dans Sahih al-Bukhari, à titre d’exemple et avec quelles connotations, de la stylométire donc. Il en ressort que le vocable était usé 199 fois, toutes connotant en premier degré « action armée contre les non musulmans ». Que le prophète lui-même avait mené 78 guerres dont seulement une pouvait passer pour défensive (la guerre dite de la tranchée) …
Quand je lui ai demandé de me citer sa source il s’était suffit du nom suivant : Daniel Pipes