Reformer les méthodes d’enseignement dans le monde arabe tel est l’exercice auquel doivent s’astreindre les Etats du Grand Moyen-Orient. Que cette injonction soit le fait de George Bush n’ôte rien à sa légitimité. Tout au plus, fortifie-t-elle les chances de son aboutissement, vues les réticences des uns et des autres. Mais le plus dur est de donner un contenu et une méthode à cette réforme. Dans le cas marocain, force est de convenir de ce que le pouvoir en place soit allé au devant de cet « ordre » quoique, encore une fois, les partis politiques marocains ne « joueront pas le jeu » et vont se faire petits, le profile bas, le temps que l’orage se consume de lui-même, ne pas avoir à aller à l’encontre des bien-pensants, à rebrousse-poil donc, et indisposer ainsi leurs futurs électeurs par des appels à la raison qui s’ils sont impopulaires n’en demeurent pas moins nécessaires.
Quel contenu donner alors à cette réforme ? Des tirés à part coraniques ? Où les passages notamment ceux qui attiseraient les dissentiments avec les juifs et les chrétiens seraient mis de côté dans nos manuels scolaires par trop contre-productifs ? Suffira-t-il de « mettre à l’index » certains noms de la jurisprudence islamique ? … ?
A mon sens, le premier pas sur le chemin de la réforme est pour ainsi dire de reformer nos prêcheurs et nos ulémas, les acculer en quelque sorte à suivre un cursus où des noms tel que Ibn Taymiyya côtoiera un Rousseau, un Hegel, un Marx …