« Les
Berbères, fils d’Amazigh, sont
les plus anciens
habitants
du Maroc. Ils y sont venus depuis le Yémen,
via
l’Egypte et La Nubie.
Ils habitaient des
cavernes et des grottes. »
Dans
tous les pays, on apprend aux
écoliers, à des enfants donc, de ces aberrations
qu’on veut brèves et incisives
pour les marquer
à tout jamais. Sous d’autres
cieux pareille expression participe d’une vision
treitchkienne peut-on dire
: « l’Etat
c’est la puissance de survivre à la lutte des
nations », ce genre d’expression
inaugurale des cours d’histoire à
l’école est conçu, libellé
de sorte à leur
faire aimer leur patrie, à devenir jaloux quant à
sa souveraineté, à son
indépendance .. etc ; L’exception
marocaine vient du fait qu’on voulait à
travers cette ridicule formulation non
pas faire d’eux des patriotes sûrs et fiers mais
consacrer la supériorité des
uns sur les autres. In Mein Kampf, Hitler avouait avoir du
mépris pour tous ses
instits à l’exception notable de Leonard Potsch,
son prof d’histoire … à
méditer
Notre
malheur
vient aussi du fait qu’aucun écrivain, aucun
intellectuel marocain (arabe
devrais-je souligner) n’ait
été venu
porter ne serait-ce qu’un soupçon de contradiction
à cette vision des choses. Au
contraire ! Ils donnaient l’impression de
s’y complaire, tels des cochons
dans leur boue … idéologique, s’en
léchaient eux aussi les babines et peuvent-ils
seulement faire autrement quand on sait que cette expression-aberration
est le
fait dit-on de l’historien officiel du royaume.
S’en excusera-t-il maintenant
que nous sommes à l’ère de
L’IER ?
« Voyez
les enfants allemands : ils apprenaient tout bonnement
à mépriser les
guerres des enfants autrichiens, et on leur enseignait que les enfants
français
avaient pour ancêtres des libertins
énervés que la seule vue d’un fantassin
allemand à grande barbe faisait fuir fussent-ils des
milliers ; et les
enfants français, les enfants russes, les enfants anglais,
eux aussi souvent
vainqueurs, apprenaient la même leçon en
renversant les rôles, et avec toutes
les modifications souhaitables. Comme les enfants sont fanfarons,
qu’ils aiment
jouer aux gendarmes et aux voleurs et sont toujours prêts
à tenir pour la
première du monde la famille Y. de la rue du grand
X ; pour peu que le
hasard en ait fait leur propre famille, rien n’est plus
aisé que de les gagner
au patriotisme. »
L’Homme
Sans Qualités, Robert Musil