Des milliers de Marocains portent des noms d’oiseaux en patronymes. Il m’arrive souvent de leur photocopier des documents officiels, leurs cartes d’identité … j’en riais les premiers jours et puis je m’y fis ..et suis à l’heure qu’il est à m’épancher en sentiments de compassion. Certains d’eux sont à ce point décapants que je n’arrête pas d’y penser et même d’en rêver, la nuit, tel le cas de Mr. JabouBrik : Mr. Ils-ont-ramené-Brik sic. D’où l’ont-ils ramené ? aucune idée. Seulement des é...
Il est un tic, un exercice, une habitude,… qu’observe la quasi-totalité des primates mâles quand ils croisent sur leur chemin un beau spécimen féminin. Tous ou presque y vont du même regard, plus ou moins lascif, mais uniformément intéressé. La nature semble fixer ainsi la partition à jouer selon qu’on est homme ou femme, singe ou guenon,… mais en même temps elle laisse à tout un chacun le loisir de se la jouer rubato. Les deux sexes s’accusent de camp et se différencient l’un de l’autre en s...
Dans les années 70 nos soldats faisaient la guerre à Chaba, dans l’ex-Zaïre, pour les raisons que nous connaissons tous. Leur présence avait donné lieu à un phénomène dont on a longtemps parlé après: le Phénomène Rabat. Une sorte de réactualisation de celui, plus ancien et plus littéraire du Fanfan la Tulipe.Des soldats qui alternaient les faits d’armes à ceux de la bonne chair… Pour nos soldats, c’était un échange de bons procédés : ils payaient leurs passes en nature, contre des boîtes de...
J’ose nommer ainsi tous les instits, tous les profs de l’arabe qui m’ont jusqu’ici initié à langue du Dhad, l’arabe. Tous m’ont enseigné qu’ils sont au nombre de cinq, ces mots qu’on dit « spéciaux », pour avoir une inclinaison irrégulière : 1-akhou : frère 2-Abou : père 3-Hamou : beau-père 4-Fou : bouche 5-Dou : propriétaire de, ayant … Mais on en avait mis un sixième de côté, pour ainsi dire au placard, parce qu’il est tout bonnement contraire à l’image qu’on donnait du rapport inst...
Pour fermer cette parenthèse ovine, une anecdote bien de chez nous. Mais avant que d’y aller avec ce dernier coup d’étrier, un avertissement s’impose. La blague qui va suivre est de celles qu’on raconte entre hommes ou femmes et jamais de façon mixte, ou alors durant les relâchements du banquet (ou de l’alcôve) … si par extraordinaire, vous n’avez aucune disponibilité à lire de ces blagues, prenez le raccourci alt + F4 ou (apple + Q) c’est plus sûr. C'est la nuit. Un berger se sent s...
Finalement, je ne suis pas aussi gar amud que cela. J’ai été même jusqu’à me proposer à la smala pour l’abattage de la bête. De mes propres mains donc… Elle ne veut rien de moi. Absolument. La smala. Elle me trouve impur pour la bête et indigne de figurer dans la photo de famille, prise pour l’occasion avec le mouton. Un triptyque : une pause avec le mouton de son vivant, une pendant l’immolation et une troisième suspendu, exsangue, à son esse. Du mouton dans tous ses états. Elle ne m...
Sûr que je deviendrai végétarien maintenant que je suis au fait de l’existence d’un homme au patronyme O combien évocateur … à une semaine de la fête du mouton. Un patronyme gargantuesque c’est le moins que l’on puisse dire. Mr. Zerdahna : Mr. Par-Ici-la-Super-Bouffe Devrais-je y voir un signe du destin ? M’acheter un ticket de bus chez Ait-Mzal ? Prendre la route de Tamazight avec des milliers d’autres Marocains, ne faire qu’un avec la ruée annuelle du MU vers le MI, du Maroc Utile vers ...
Le sait-il ? Ce Petit Marocain, quand il noie chaque matin que Dieu fait son bout de croissant tout chaud dans le fatidique Nass Nass fumant ? Il est dit que les Turques avaient assiégé Vienne pendant trois mois. Les 120 000 spahis de Souleiman le Magnifique croyaient ces « gouars » à court de farine et finiraient bien par se rendre, quand ils n’auraient plus rien à se mettre sous la dent… trois mois à poireauter ainsi devant les remparts de cette ville alors qu’à l’intra-muros, rac...
Ils ne s’adressaient les uns aux autres qu’avec le surnom d’el Hadj et cela ne présageait rien de bon. De ma vie je ne m’étais entendu avec un hadj qui vaille et le seul mérite que je reconnaissais à mon géniteur était justement de n’avoir jamais été à la Mecque. C’était pour ainsi dire son signe particulier au milieu d’une smala où les neuf dixièmes des hommes et des femmes étaient hadj une fois, deux fois, voire sept fois. Dis-moi combien de fois étais-tu à la Mecque et je te dirais qui es-...
Fidèle à ses habitudes, le retraité du MEN, celui-là même qui m’achetait quotidiennement l’Opinion et me léchait par la même occasion la vitrine, était venu m’offrir son numéro istiqlaliste, à 17 heures trente donc. Un authentique show. Son manège est simple : ne payer son canard qu’après avoir lu les autres. Tous les autres. L’exercice peut prendre parfois jusqu’à une heure, vus sa vue qui baisse et les lunettes, épaisses, qui vont avec. Je le laisse faire et ne l’accroche qu’une fois son...
Curieux rêve que j’ai fait la nuit d’hier. Je m’étais vu sommer de décoder tous les pseudos usités sur le net marocain. Ils étaient trois bonhommes, tout en muscles, à me poser d’étranges questions dans une chambre noire. Sur le coup j’avais du mal à y reconnaître Tazmamart, Dar Mokri … tellement elle sentait propre, la chambre, que je m’étais rappelais encore une fois l’expression de Robert Musil : l’homme moderne né dans une clinique et meurt dans une clinique : il faut que sa demeure resse...
Je persiste à croire que les Années Basri ne doivent en aucun cas être évacuées de notre mémoire collective avec pour ainsi dire perte et fracas. Il y a lieu de s’en inspirer pour revigorer notre système éducatif pour ne citer que ce maillon faible de l’ensemble du système marocain. Cette idée m’était venue à l’esprit comme une illumination, un satori juste après une discussion avec une fille de Oued Zem affectée en tant qu’institutrice quelque part, au fin fond des Monts Zbarbars, dans la r...
Tout n’est pas encore dit sur le Royaume des Sens quand bien même sont nombreux les poètes et les romanciers marocains qui s’y étaient essayés. Chacun avec son mot ou sa verve. En vain. Ni Zafzaf, ni choukri, ni même khaïr-eddine n’ont eu le mot heureux. A peine Laâbi a-t-il pu effleurer l’âme marocaine dans son « le règne de Barbarie ». Personne ne saurait dire l’avoir touchée, cette âme marocaine au même titre qu’un Gombrowicz pour la Pologne (un peuple cuculaire), ni un Henry miller pour...
une noukta marocaine en ce début d’an et en veine de solidarité avec un site de blagues marocaines censuré par qui vous savez : On raconte que Driss Basri du temps de sa superbe voulait étouffer dans l’œuf tout esprit de fronde. Il a alors rédigé ce circulaire à l’attention des gouverneurs : « veuillez veiller à ce que la musique marocaine soit surveillée de près. Tout doit y être conforme à notre génie marocain. Ainsi le mot usité chez les orientaux « cheb » pour la musique raï...
Ce n’est qu’aujourd’hui, vendredi 11 Dou Quaada 1425, 12 Tébeth 5765, 24 Décembre 2004, que j’ai réalisé, à 11 heures 13 mn donc, pourquoi est-ce que seuls mes coreligionnaires qui ne daignent jamais faire la queue comme tout le monde : ils appartiennent à la meilleure Oumma qui soit. Or, la queue est juste bonne pour les autres chrétiens, juifs, paganistes, animistes, bouddhistes et, je suppose, les mormons. Même ceux qui sont formés à la française veulent être servis les premiers, quand b...